2009-10-14 12:22:01

Intervention de Mgr Joseph Shipandeni SHIKONGO, Évêque titulaire de Capra (NAMIBIE)


S. Exc. Mgr Joseph Shipandeni SHIKONGO, O.M.I., Évêque titulaire de Capra, Vicaire Aostolique de Rundu (NAMIBIE)

En Namibie, le premier problème concernant la santé est, d’une manière ou d’une autre, résolu par les subventions du gouvernement. Ainsi, nos institutions de santé et d’éducation sont largement subventionnées par le gouvernement. Pour cette raison, en particulier dans les zones rurales, les pauvres reçoivent des soins médicaux sans avoir à les payer trop cher. Afin d’assurer une aide régulière de la part du gouvernement et l’autonomie de l’Église pour gérer ses institutions de santé suivant les principes éthiques de l’Église, nous avons conclu un accord global avec le gouvernement en 1994, qui a été revu et approuvé en 2008. La mise en application de cet accord n’a pas été aussi fructueuse que prévue. Certaines clauses n’ont pas encore été mises en œuvre. Nous avons aussi un important programme lié au virus du Sida.
Mais le programme du gouvernement a plus de poids car il dispose de plus de ressources financières, d’experts étrangers, et utilise les médias nationaux: TV, radio et presse. Aussi, a-t-il beaucoup plus d’influence que nous. C’est de cette façon, qu’il diffuse une vision séculaire et relativiste de la sexualité. Pour eux, la préoccupation qui prédomine est celle de prévenir les infections; et le moyen pratique le plus important est le préservatif; ainsi une croyance irréaliste quant à l’efficacité du préservatif est promue. Les échecs de ce moyen sont délibérément ignorés ou expliqués d’une manière douteuse. De cette façon, la promiscuité est en fait encouragée, entraînant plus d’infections. Un autre problème que je voudrais mentionner concerne ce que j’ai lu dans le rapport de l’OMS, au sujet de la vente de médicaments. Il y est indiqué que l’efficacité de certains de ces médicaments n’a pas été prouvée, mais qu’ils sont pourtant vendus en Afrique à titre d’expérimentation. Le dosage de certains de ces médicaments est dangereux, ou, au mieux, ce qui est indiqué sur leur étiquette est complètement faux.Il y a d’autres médicaments qui ne sont pas approuvés dans les pays qui les fabriquent, mais qui sont vendus en Afrique (par exemple: Depo Provesa). On sait que l’Afrique est plus exposée à ce genre de médicaments en raison de sa capacité très limitée d’étudier, de tester ou de contrôler ce qui se passe. À cet égard, l’Église devrait aussi insister auprès du gouvernement pour que les guérisseurs traditionnels soient tenus pour responsables de leurs activités et dévoilent leurs traitements, procédures et médicaments.
En ce qui concerne nos écoles, nous avons aussi reçu du gouvernement des subventions, mais jusqu’à présent nous ne sommes pas parvenus à un accord et nous sommes encore en pleine négociation. Nos écoles ont grandement contribué à l’éducation, ce qui a même été reconnu par le gouvernement. Au cours de ces trois dernières années, nos deux écoles secondaires ont eu les meilleurs résultats aux examens nationaux. Notre but est d’avoir des écoles d’excellence où les enfants talentueux peuvent être aidés pour se surpasser à l’aide d’une éducation de qualité. À ce propos, une annotation personnelle: j’ai eu des camarades d’école très talentueux, mais qui ont abandonné leurs études à cause de la pauvreté, du manque de motivation ou pour quelque autre raison. L’Afrique ne peut pas se permettre de perdre des scientifiques et des artistes potentiellement talentueux.
Pour que l’Église puisse poursuivre son engagement dans le domaine de la santé et de l’éducation, elle aura toujours besoin de ressources financières. Il est très important de trouver des moyens effectifs et efficaces de garantir ces ressources.







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