Ce matin, dans la basilique Saint-Pierre,
s'est déroulée la célébration eucharistique d'ouverture de la deuxième assemblée spéciale
pour l'Afrique du synode des évêques, durant laquelle on a également prié en différentes
langues africaines. Mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II convoqua le premier "Synode
africain" en 1994, dans la perspective de l'année 2000 et du troisième millénaire
chrétien. Lui qui, avec son zèle missionnaire se fit tant de fois pèlerin en terre
africaine, a recueilli les contenus de cette assemblée dans l'Exhortation apostolique
Ecclesia in Africa, relançant l'évangélisation sur le continent. Quinze ans plus tard,
cette nouvelle assemblée s'inscrit dans la continuité de la première, pour analyser
le chemin accompli, approfondir certains aspects et examiner les défis plus récents.
Le thème choisi est: "L'Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la
justice et de la paix" - accompagné par une parole du Christ adressée aux disciples:
"Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5, 13.14).
Le
synode constitue toujours une expérience ecclésiale intense, une expérience de responsabilité
pastorale collégiale vis-à-vis d'un aspect spécifique de la vie de l'Eglise, ou, comme
dans ce cas, d'une partie du peuple chrétien déterminée en fonction de la zone géographique.
Le Pape et ses plus proches collaborateurs se réunissent avec les membres désignés
de l'assemblée, avec les experts et les auditeurs, pour approfondir le thème choisi.
Il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'un congrès d'étude ni d'une assemblée
programmatique. Nous écoutons des interventions magistrales, nous nous concertons
en groupes, mais nous savons bien que nous n'avons pas le premier rôle: c'est le
Seigneur, son Esprit Saint qui guide l'Eglise. La chose la plus importante pour tous
est d'écouter: s'écouter les uns les autres et, tous ensemble, écouter ce que le
Seigneur veut nous dire. C'est pourquoi le synode se déroule dans un climat de foi
et de prière, en obéissance religieuse à la Parole de Dieu. Il revient au Successeur
de Pierre de convoquer, de guider les assemblées synodales, de recueillir ce qui ressort
des travaux et d'offrir ensuite des indications pastorales opportunes.
Chers
amis, l'Afrique est un continent qui a une richesse humaine extraordinaire. Actuellement,
sa population s'élève à environ un milliard d'habitants et son taux de natalité total
est le plus élevé au niveau mondial. L'Afrique est une terre féconde de vie humaine,
mais cette vie est malheureusement marquée par beaucoup de pauvreté et souffre parfois
de lourdes injustices. L'Eglise s'engage à les surmonter par la force de l'Evangile
et la solidarité concrète de nombreuses institutions et initiatives caritatives. Prions
la Vierge Marie afin qu'elle bénisse la II assemblée du synode pour l'Afrique et obtienne
la paix et le développement pour ce grand continent bien aimé.
Ma pensée se tourne, en ce moment, vers les populations
du Pacifique et du Sud-Est asiatique, touchées ces derniers jours par de violentes
catastrophes naturelles: un tsunami dans les îles Samoa et Tonga; un typhon aux Philippines,
qui a ensuite touché le Viêtnam, le Laos et le Cambodge; un tremblement de terre dévastateur
en Indonésie. Ces catastrophes ont provoqué de graves pertes de vies humaines, de
nombreux disparus et sans abris, et des dommages matériels considérables. Je pense
par ailleurs à tous ceux qui souffrent à cause des inondations en Sicile, spécialement
dans la région de Messine. J'invite tous les fidèles à s'unir à moi dans la prière
pour les victimes et leurs proches. Je suis spirituellement proche des réfugiés et
de toutes les personnes éprouvées, implorant de Dieu le réconfort dans leur peine.
Je lance un appel pour que notre solidarité et le soutien de la communauté internationale
ne manque pas à nos frères et sœurs.
Au terme de la prière de l'Angelus de
ce dimanche particulier, où j'ai ouvert la deuxième assemblée spéciale pour l'Afrique
du synode des évêques, je ne peux oublier les conflits qui, actuellement, mettent
en danger la paix et la sécurité des peuples du continent africain. J'ai suivi ces
derniers jours avec appréhension les graves épisodes de violence qui ont secoué la
population de Guinée. J'exprime mes condoléances aux familles des victimes, j'invite
les parties au dialogue, à la réconciliation et je suis certain que les efforts ne
seront pas épargnés pour atteindre une solution juste et équitable.
Dans l'après-midi
du samedi 10 octobre, dans la salle Paul VI, je guiderai avec les pères synodaux une
récitation spéciale du chapelet "avec l'Afrique et pour l'Afrique", animée par de
jeunes universitaires de Rome. Les étudiants de plusieurs pays africains s'uniront
à la prière, en liaison satellite. Chers jeunes universitaires, je vous attends nombreux
pour confier à Marie Sedes Sapientiae le chemin de l'Eglise et de la société sur le
continent africain.
Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones présents
pour la prière de l'Angelus. Aujourd'hui s'ouvre la deuxième assemblée spéciale pour
l'Afrique du synode des évêques. Je vous convie à soutenir par votre prière la réflexion
et les travaux des pères synodaux. Je vous invite également à prier pour ce cher continent
africain que j'ai visité au mois de mars dernier. Que Dieu le bénisse et lui concède
la paix, la réconciliation et la justice et qu'il donne à l'Eglise en Afrique la force
et le courage d'être "sel de la terre" et "lumière du monde" pour témoigner de la
vraie vie en Jésus Christ. Je confie ce synode à l'intercession maternelle de la Vierge
Marie, protectrice de l'Afrique! Que Dieu vous bénisse!