Tous les croyants peuvent s'unir en faveur de la paix
Le mouvement œcuménique peut contribuer à construire la paix. Tous les croyants peuvent
s’unir dans un même effort. Benoît XVI l’a affirmé, jeudi soir, à Rome au terme d’un
concert, dans le cadre du 70e anniversaire du déclenchement de la seconde guerre mondiale.
« Jeunes contre la guerre » c’était le nom donné à ce concert auquel a également participé
le chef de l’État italien Giorgio Napolitano. Ce concert était organisé par le Conseil
pontifical pour l’unité des chrétiens et l’ambassade d’Allemagne près le Saint-Siège,
avec la participation du Comité juif pour le dialogue interreligieux. Le Pape a qualifié
la guerre de « page douloureuse de l’histoire imprégnée de violence et d’inhumanité ».
Elle a causé la mort de millions de personnes. Les vainqueurs en sont ressortis divisés.
L’Europe a du être reconstruite. Voulue par le national-socialisme, cette guerre a
frappé tant de populations innocentes, tandis que le drame de la Shoah a blessé surtout
le peuple juif, objet d’une extermination programmée. Benoît XVI a rappelé que des
voix s’étaient élevées pour appeler à la raison et à la paix, dont celle de Pie XII.
Il a évoqué en particulier le message radiophonique prononcé par Pie XII le 24 août
1939 sur les ondes de Radio Vatican : « Rien n’est perdu avec la paix, tout peut l’être
avec la guerre ». Mais personne ne parvint à empêcher la catastrophe : inexorablement,
la logique de l’égoïsme et de la violence l’a emporté. Pour le Pape, il est bon d’évoquer
ces événements, surtout à l’intention des nouvelles générations afin qu’elles ne cèdent
jamais plus à la tentation de la guerre. Dans son discours, Benoît XVI a aussi rappelé
la commémoration, cette année, du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin, « symbole
éloquent de la fin des régimes totalitaires de l’Est européen ». « L’Europe, le monde
entier ont soif de liberté et de paix ! », a-t-il lancé. « Il faut construire ensemble
une vraie civilisation qui ne soit pas fondée sur la force, mais soit le fruit de
la victoire sur nous-mêmes, sur les puissances de l’injustice, de l’égoïsme et de
la haine ».La chute du Mur, comme la chute d’une idéologie d’oppression, a démontré
que les libertés fondamentales ne peuvent pas être réprimées ni étouffées longtemps. Dans
l’assemblée se trouvaient de nombreux évêques africains qui participent au Synode. Dans
quelques semaines, Benoît XVI devrait se rendre à la Synagogue de Rome.