2009-10-10 18:39:57

Intervention de Mgr Boniface LELE, Archevêque de Mombasa (KENYA)


S. Exc. Mgr Boniface LELE, Archevêque de Mombasa (KENYA)



Les stigmates associés au Sida sont trop lourds à porter pour les seuls peuples, personnes ou communautés. J’ai vu la peur et le désespoir dans les yeux de nos peuples. Ils doivent trouver le courage et l’espérance en nous. Ils entendent les responsables religieux et leurs familles dire que, d’une manière ou d’une autre, ils sont responsables de leur maladie.

Nous devons aider nos peuples à prendre conscience que le Sida est une maladie et qu’il est faux de penser qu’ils en sont responsables. Ils peuvent ne pas avoir été prudents dans leurs comportements mais la maladie nous appelle à la compassion.

J’ai vu des familles qui avaient renvoyé leur belle-fille ou leur enfant parce qu’ils les soupçonnaient de la maladie. Le rejet des enfants par leur famille est une abomination. Il s’agit d’un grave péché aux yeux de Dieu. C’est une distorsion du message de Jésus qui est amour, pardon, réconciliation, retour à la famille de Dieu.

Nous devrions être avec nos jeunes et nos anciens pour les aider à éviter d’être infectés par le virus du Sida. Nous devrions aider les familles à comprendre que les enfants qui ont été laissés sans amour de leurs parents et sans conseil seront plus vulnérables à l’infection que ceux qui ont bénéficié du soutien de leur famille.

Le Sida est un kairos qui nous défie à révéler combien profonds sont nos péchés. J’ai connu un homme qui mourait du Sida et j’ai été honoré d’être à ses côtés durant ses derniers jours. Je l’ai vu se battre avec des décisions vitales et contre la honte de sa maladie, avec les stigmates qu’il a reçus de la société. J’ai commencé à comprendre ma propre humanité et mes propres péchés quand il tendit les mains pour toucher la Croix que je portais. J’ai senti qu’il s’acceptait lui-même alors qu’il recevait le pardon et la guérison de Dieu. C’est à ce moment qu’il m’a demandé de prendre soin de ses enfants, ce qu’il ne pouvait plus faire. J’ai senti sa confiance en moi, comme frère et comme pasteur. Dieu me défiais à m’accepter moi-même pour être réconcilié avec moi-même.








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