Chronique des travaux du synode matinée du jeudi 08 octobre
Jeudi 08 octobre 2009 Chronique du Synode
Prenant parole au cours de la
2ème partie de la 6° Congrégation de jeudi matin, Mgr Martin Happe, a illustré
la cohabitation entre chrétiens et musulmans en Mauritanie. L’évêque de Nouakchott
a déclaré que les catholiques en Mauritaniens sont tous des non-mauritaniens. Mais
Caritas Mauritanie fondée en 1970 emploie environ 120 personnes parmi lesquelles au
moins 110 hommes et femmes sont de nationalité mauritanienne et donc des musulmans.
Pour faire ce travail selon l’esprit de Caritas, les motivations profondes de cette
action leur sont expliquées : l’égalité des êtres humains en dignité, peu importe
le sexe, le statut social ou la religion. C’est toujours des rapports avec l’Islam
qu’il a été question dans l’intervention de Mgr John Onayékan. L’archevêque d’Abuja
au Nigéria a affirmé que le dialogue reste le chemin à privilégier dans les relations
entre catholiques et musulmans et pour relever le défi de la réconciliation, de la
paix et de la justice en Afrique, l’Eglise catholique doit travailler de commun accord
avec les musulmans, comme cela a été le cas au Cote d’Ivoire en Sierra Léone et au
Niger. De son coté, Mgr Cornnelius Esua, archevêque de Bamenda au Cameroun a insisté
sur une redécouverte du sacrement de la réconciliation pour qu’il touche vraiment
les cœurs et les convertissent au pardon et ne soit pas comme un dédouanement comme
c’est le cas pour beaucoup de jeunes qui bien que le recevant souvent, se refusent
de pardonner aux autres. L’inculturation est revenu dans l’intervention de Mgr
Joseph Tlhgale. L’archevêque de Johannesburg et Président de la Conférence épiscopale
de l’Afrique du sud a affirmé la nécessité de trouver dans les cultures africaines
les bases pour une vraie réconciliation. Quant à Mgr Nicolas Djomo Lola, il a affirmé
que le tribalisme sans cesse évoqué pour rendre compte des guerres en RDC n’est qu’un
paravent. La diversité ethnique est instrumentalisée pour se donner l’occasion de
piller les ressources naturelles. Tous les conflits se déroulent dans les couloirs
économiques et autour des puits miniers, a –t-il martelé. L’évêque de Tshumbé a déploré
le fait que la communauté internationale ne fasse pas assez pour mettre fin à ces
guerres et violences en RDC, en s’intéressant suffisamment à leurs véritables causes.
Elle s’est limitée à soigner les conséquences des guerres au lieu de s’attaquer avec
détermination et de manière persuasive à leurs causes. Mgr Valentin Masengo Nkinda
a déploré que beaucoup de fidèles dans l’Eglise y compris les ecclésiastiques et
les personnes consacrées transfèrent dans l’Eglise et dans ses structures les conflits
ethniques et claniques. C’est ignorer la nature de l’Eglise qui est famille de tout
le monde et de toute race, langues et peuples a souligné l’évêque de Kabinda en RDC.
Il alors fait quelques 7 propositions notamment l’insistance sur le respect de l’esprit
et des nomes constitutives des structures de l’Eglise à tous les niveaux et la recommandation
d’éviter dans l’érection des circonscriptions ecclésiastiques des plus simples au
plus complexes de faire correspondre celles-ci aux limites territoriales ou linguistiques
ou tribales ou ethniques afin de faire apparaître avec évidence l’essence même de
l’Eglise comme famille ouverte à tous. L’évêque de Chikwawa au Malawi, Mgr Peter
Martin Musikuwa a rappelé quant à lui l’importance de la pastorale familiale afin
que même après le mariage l’Eglise continue d’offrir la formation doctrinale, spirituelle
nécessaire aux couples. Des structures doivent exister à cet effet au niveau diocésain,
paroissial et des conférences épiscopales a-t-il souhaité. Mgr Vincent Coulibaly
a décrit quant à lui la réalité socio-politique de la Guinée. L’archevêque de Conakry
a rendu hommage au travail des missionnaires et de ses prédécesseurs sur le trône
archiépiscopal de Conakry qui ont eu des propos forts face à la crise politique infinie
que traverse la Guinée. Il a insisté sur l’urgence du dialogue interreligieux tripartite
entre christianisme, islam et RTA pour construire la paix et mettre davantage en lumière
l’esprit de fraternité et de solidarité du génie culturel africain. L’archevêque
de Ouagadougou, Mgr Philippe Ouédraogo a fait une véritable plaidoyer sur les visées
d’un impérialisme de la pensée unique que l’Occident tente à tout prix d’imposer à
l’Afrique avec des conséquences contraires aux vraies valeurs africaines. La sainteté
est une école d’inculturation, d’évangélisation et de réconcilaition a souligné le
Préfet de la congrégation pour les Causes des Saints, Mgr Angelo Amato évoquant aussi
les 22 nations africaines qui ont soumis des causes à sa congrégations, avec 44 procès
de béatification et canonisation concernant 13 bienheureux, 4 vénérables et 27 serviteurs
de Dieu. Enfin le Père Damian Weber, Supérieur général des Missionnaires de Mariannhill
a demandé à la vie religieuse d’etre un lieu où l’on vit la réconciliation, la justice
pour en témoigner de façon efficace auprès du peuple de Dieu. Avant la levée de
la séance à midi, le Secrétaire général du Synode des évêques, mgr Nicola Eterovic
a lu un message à l’adresse de Mgr Maroy, l’archevêque de Bukavu qui à cause
des violences survenues dans son diocèse à décider de laisser le synode pour retrouver
ses fidèles. Il s’agit d’un message de soutien moral et spirituel à lui-même mais
aussi à toute la population ainsi qu’une invitation aux autorités de la RDC pour qu’elles
fassent de leur mieux pour que la paix et la sécurité reviennent dans la région. Le
message est signé des cardinaux présidents délégués du Synode et de Mgr Eterovic.
Il a été remis à Mgr Maroy sous l’applaudissement de l’Assemblée synodale.