2009-10-08 12:07:55

Intervention de Mgr Jean-Bosco NTEP, Évêque d'Édéa (CAMÉROUN)


S. Exc. Mgr Jean-Bosco NTEP, Évêque d'Édéa (CAMÉROUN)



Dans son message à l’occasion de la journée mondiale de la paix en 2004, le Pape Jean-Paul II, de regrettée mémoire, dit que la vraie paix n’est possible que si elle s’appuie sur le pardon et la réconciliation. C’est un aveu de l’impuissance de la négociation et des armes.

Dès le début de la démocratisation en Afrique, les gouvernants se sont tournés vers l'Église pour qu'elle les accompagne. Cet appel a donné à celle-ci une mission nouvelle qui a fait dire aux Pères du 1er Synode Spécial pour l'Afrique: " désormais l'éducation en vue du bien commun et du respect du pluralisme sera l'une des tâches pastorales prioritaires de notre temps " (nuntris n°34). Or le Pape Jean Paul II refusait toute improvisation dans une si lourde responsabilité.

En parlant de "perspectives nouvelles de la réconciliation", nous voulons faire écho à cet appel du Saint-Père et comprendre la réconciliation comme une manière d'être et de vivre, c'est-à-dire bâtir une vie pleine d'attentions, de tendresse, d'amitié; une manière conséquente de vivre avec l'autre, avec Dieu et avec soi-même, voire avec la nature. La réconciliation devrait se manifester dans tous les aspects de notre vie sociale et religieuse et devenir un témoignage d'amour.

La réconciliation, telle qu'elle a été organisée dans certains pays africains n'a pas donné les fruits escomptés. Elle n'a pas fait disparaître le ressentiment, ni la peur. Elle n'a pas suffisamment rencontré l'adhésion des cœurs. En fait elle ne saurait se limiter à l'aspect social, public. C'est d'abord un processus personnel. L'Église a l'avantage de parler au cœur de l'individu plus que le politique. Elle doit s'adresser directement aux consciences individuelles, aux capacités de réflexion et de décision de chaque personne pour l'option de la réconciliation comme socle de la paix et donc comme garantie d'un ordre social crédible. L'individu, chrétien de son état, sera amené à l'indispensable nécessité de la conversion personnelle, à la réconciliation, à la paix comme base d'une vie ecclésiale.

La perspective nouvelle de la réconciliation que nous souhaitons fait appel à la culture. Il faut instaurer dans l'Église une culture de la réconciliation, chemin nécessaire voire indispensable pour la paix.








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