La 3ème congrégation générale du synode des éveques pour l'Afrique
Mardi 6 octobre 2009
Chronique du Synode
Dans
la deuxième partie de la matinée de mardi, on est passé au vote de la Commission pour
le Message au peuple de Dieu. Les votants étaient au nombre de 227, la majorité absolue
étant de 114 voix aucun père synodal n’a été élu au premier tour.
Concernant
les prises de parole maintenant, l’’éveque de Tunis, Mgr Maroun Elias Lahham a déploré
l’absence de la réalité de l’islam dans l’instrumentum laboris. Il alors décrit la
cohabitation entre chrétiens et musulmans avant de souhaiter que les diocèses de l’Afrique
du Nord puissent participer au prochain synode pour les églises orientales qui se
tiendra l’année prochaine.
Une autre voix de l’Afrique du Nord a été celle
de Mgr Vincent Landel. L’Archeveque de Rabat a parlé surtout de la pastorale universitaire
et du soutien que l’Eglise apporte aux jeunes boursiers et militaires de l’Afrique
subsaharienne. A travers leurs difficultés concrètes, on peut lire comment les puissants
et les gouvernants de leurs pays ne se soucient pas toujours d’eux.
De son
coté, Mgr Simon-Victor Tonyé Bakot, archevêque de Yaoundé et président de la conférence
épiscopale du Cameroun a illustré les difficultés que rencontrent le pardon et la
réconciliation dans le concret de la vie des fidèles. Il a alors proposé une inculturation
de la réconciliation dans l’Eucharistie.
Mgr Jean Diouf, évêque de Tambacounda
et président de la conférence épiscopale du Sénégal – Mauritanie- Cap-Vert-Guinée
Bissau a illustré lui aussi le thème du pardon a partir de la culture Serrère Ndut
du Sénégal avant de proposer un congrès eucharistique pour approfondir les résultats
du Synode. On ne pas etre chrétien à la Messe et paiens dans la vie, a-t-il fait
noter.
Un peu plus tard, le Card. Zenon Grocholewsky, préfet de la congrégation
pour l’éducation catholique a présenté le tableau de l’éducation catholique en Afrique.
D’un coté l’éducation la plus importante est celle des séminaristes, mais il a déploré
que parfois il manque un lien organique entre l’enseignement de la philosophie qui
se déroule dans un institut inadéquat et l’enseignement de la théologie.
Sa
proposition a été celle de l’institution dans chaque pays d’une Ratio institutionis
sacerdotalis pour la formation des candidats au sacerdoce comme souhaité expressément
par le Concile Vatican II. Dans ce même ordre d’idée, il a demandé plus d’attention
pour la formation des formateurs et en particulier d’une solide formation spirituelle
des prêtres africains envoyés
aux études à Rome, puisque ce sont eux qui deviennent
la plupart du temps des formateurs à leur retour au pays.
Le card. Grocholewsky
a loué les efforts déployés par les écoles catholiques en Afrique. Leur nombre est
sans cesse croissant. Presque 12.500 écoles maternelles ; plus de 33.250 écoles primaires
et 10.000 écoles secondaires. Ce sont des lieux d’annonce et d’évangélisation a-t-il
soutenu. Le préfet de la congrégation pour l’éducation catholique a enfin loué le
travail des instituts et universitaires en Afrique.
C’est le sens de l’éducation
qu’est allé aussi le Card. Emmanuel Wamala. L’archevêque émérite de Kampala en Ouganda
a affirmé que le problème politique en Afrique est surtout une question de leadership ;
un leadership sans principes guide. Et les valeurs de respect du bien commun peuvent
bien être enseignées par l’éducation dans la famille, dans les structures ecclésiales
de formation et d’éducation. La formation du leadership en Afrique est un terrain
d’apostolat pour l’Eglise sur le continent a conclu le card. Wamala.
Pour
être une Eglise au service de la réconciliation, de la paix et de justice, l’Eglise
famille de Dieu doit « susciter des communautés familles ». Ce sont elles qui nous
donneront à l’Eglise, son visage et sa réalité de famille, pour en faire des lieux
de réconciliation », a déclaré Mgr Thomas Kaboré. L’évêque de Kaya au Burkina Faso
a souhaité que ces petites communautés vivantes deviennent de des écoles d’évangélisation
pour l’enracinement des valeurs évangéliques.
Mgr Jean Mbarga, éveque d’Ebolowa
au Cameroun est allé lui aussi dans le meme sens, tout comme Mgr Michael Bhasera,
évêque de Mavingo au Zimbabwe.
Dans le contexte sud africain actuel, des problèmes
raciaux ne facilitent pas toujours la réconciliation et la paix, c’est ce que l’on
peut retenir de l’intervention de Mgr Simon Sipuka, évêque d’Umtata.
L’évêque
de Djibouti et Administrateur apostolique de Mogadiscio a illustré la réalité de la
corne de l’Afrique, spécialement de la Somalie, où il a institué la journée des martyrs
en mémoire du dernier évêque de Mogadiscio Mgr Salvatore Colombo assassiné par un
inconnu, il y a 20 ans devant la cathédrale. Cette journée qui s’est élargie a toutes
les figures d’artisans de paix de toute foi et de toute origine tués dans le pays
est, selon Mgr Giorgio Bertin un exemple à suivre car faire mémoire ensemble des
personnes qui ont milité pour la paix, le bien commun et la justice est une semence
de bien à jeter dans les cœurs des plus jeunes. Pour cela des conférences, des séminaires
devraient être organisés. Il en aussi souhaiter que la communauté internationale ne
déploie pas seulement des efforts pour arrêter la piraterie sur les cotes somaliennes,
mais aide aussi à la reconstruction de la Somalie.
La 3ème congrégation
s’est conclue par la prière de l’Angelus dirigée par le Pape.