2009-10-07 14:36:39

Intervention de Mgr Martin MUNYANYI, Évêque de Gweru (ZIMBABWE)


S. Exc. Mgr Martin MUNYANYI, Évêque de Gweru (ZIMBABWE)



L’Église du Zimbabwe apprécie énormément le fait que l’Instrumentum laboris s’occupe de problèmes très inquiétants dans notre pays, tels que la pauvreté, la violence, le manque de reconnaissance des femmes, des enfants et des groupes minoritaires, tout comme des problèmes d’injustice au sein de l’Église, tels que les conditions de travail des employés travaillant au sein de l’Église.

Le Zimbabwe a enduré des expériences socio-politiques inhumaines – qui remontent aussi bien à la période pré-coloniale et coloniale, qu’à l’époque post-coloniale – dont on doit s’occuper avec urgence. Ce serait une erreur, parce que nous sommes en quête d’une réconciliation permanente, que de simplement demander aux gens d’oublier le passé.

Il faut une réconciliation aussi bien au niveau national qu’au niveau de l’Église, car nous voyons que la tension couve au sein de certaines de nos paroisses en raison de différences ethniques et linguistiques.

En Afrique, lorsque nous parlons de justice, nous nous référons certainement aux parties concernées, y compris à leurs familles. Les communautés ont besoin de s’asseoir ensemble et de discuter de leurs problèmes sous un “arbre à palabres”. Et il faudrait réussir à établir une justice qui punisse et répare les torts subis avant la mort de chaque partie. Les problèmes de justice au sein de l’Église sont évidents et consistent à ne pas payer assez nos employés, à ne pas leur verser de salaire juste, et dans le mauvais emploi des ressources de l’Église par les prêtres au détriment des communautés. Les pratiques de certaines Églises tendent à avoir des préjugés sur les enfants de sexe féminin. Par exemple, les filles sont punies quand les garçons ne le sont pas.

En tant qu’Église locale, nous avons mis en place des structures telles que la Commission Justice et Paix afin d’aborder les aspects historiques négatifs de notre expérience.

Toute cette entreprise devrait avoir un début, à savoir la famille, selon ce qu’a justement déclaré le Pape Benoît XVI: “La famille est la première et irremplaçable éducatrice à la paix (...) parce qu’elle permet de faire des expériences déterminantes de paix”.

Les paroles du Pape Jean-Paul II devraient être également prises au sérieux lorsqu’il dit “Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon”. Il s’agit là du royaume de la justice préconisé dans l’Instrumentum laboris qui résume le message de réconciliation, de justice et de paix de l’Évangile







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