Le Patriarche de Constantinople appelle de ses voeux un rapprochement avec Rome
Le Patriarche Bartholoméos Ier appelle à une conférence de toutes les Églises en Europe,
en clair il tend la main aux catholiques. Cet appel a été lancé à l’occasion du 50e
anniversaire de la KEK, la Conférence des Églises européennes, célébrée à Lyon en
France. La Kek rassemble une trentaine de dénominations chrétiennes, mais les catholiques
n’en font pas partie. L’appel du Patriarche Œcuménique de Constantinople n’est pas
passé inaperçu. C’est à Lyon en France qu’est réunie la 13e assemblée générale
de la Kek, qui coïncide avec le cinquantenaire de cette instance œcuménique. Dans
une intervention remarquée, Bartholoméos Ier a pointé du doigt les hésitations du
mouvement œcuménique. Pour lui, le rétablissement de la communion chrétienne est un
devoir primordial et les orthodoxes ne peuvent ignorer leurs obligations. Une allusion
peut-être à l’absence de la délégation de Moscou, en raison d’un différend entre orthodoxes.
Une charte œcuménique a été signée en 2001, mais ses propositions – a regretté le
Patriarche – n’ont été ni intégrées dans la conscience des fidèles, ni appliquées
par les Églises, ce qui entame la crédibilité des chrétiens. Bartholoméos Ier propose
une coopération mieux structurée, entre la KEK et la Conférence des épiscopats catholiques
d’Europe. En 1979, Constantinople avait déjà proposé « que l’Église catholique romaine
rejoigne la KEK ». De l’avis du Patriarche œcuménique, cet élargissement est nécessaire,
voire impératif, pour donner plus de poids à la voix des chrétiens auprès des institutions
européennes sur des dossiers tels que les injustices sociales, la xénophobie, le chômage,
l’environnement et surtout la défense des immigrés. Le patriarche œcuménique a demandé
au cardinal Barbarin, archevêque de Lyon de transmettre sa proposition aux autorités
catholiques compétentes. Mais il n’ignore pas que la tâche ne sera pas facile, la
Kek étant elle-même traversée par des tensions entre les patriarcats de Moscou et
de Constantinople, entre protestants et orthodoxes, entre Églises minoritaires et
majoritaires.
Sous l’impulsion des allemands, la Kek a constitué un groupe
de travail de 15 membres ayant pour mandat de proposer une réforme des structures,
un nouveau modèle d’organisation et des priorités de travail. Une assemblée extraordinaire
est prévue en 2013.