Le Saint-Siège dit non à la résolution de l’ONU sur la diffamation des religions
Le Saint Siège a voté contre la résolution sur la diffamation des religions approuvée
jeudi par le Conseil de l’ONU pour les Droits de l’Homme. Selon l’observateur permanent
du Saint Siège auprès des institutions des Nations Unies à Genève, un tel texte peut
aboutir à des discriminations à l’égard des minorités religieuses. Cette résolution,
proposée par le Pakistan au nom de la Conférence islamique, ne cite que les offenses
contre l’Islam. Mgr Silvano Tomasi souligne que la reconnaissance juridique du concept
abstrait de diffamation d’une religion peut être utilisée pour justifier des lois
punissant le blasphème, et dans certains Etats cela donne lieu, comme on le sait,
à des attaques parfois violentes contre les minorités religieuses. Pour le Saint siège,
la liberté d’expression est intimement liée à la liberté religieuse. Il s’agit de
trouver un équilibre entre les libertés individuelles et le respect des sentiments
d’autrui. Pour y parvenir, il faut appliquer les principes contenus dans les traités
internationaux. Selon certaines études, plus de 200 millions de chrétiens souffrent
de discrimination aujourd’hui dans le monde. Mgr Tomasi fait valoir que l’intolérance
religieuse a augmenté et que les communautés chrétiennes sont les plus touchées, non
seulement dans les régions où elles sont minoritaires. Les chrétiens, qui veulent
réellement vivre leur foi sont de plus en plus marginalisés dans les pays où des politiques
laïcistes sont mises en place pour réduire le rôle de la religion dans la vie publique.
On en parle très peu, mais c’est une réalité