Week-end de violences interreligieuses au Nigéria: décryptage
Le nord du Nigeria a renoué ce week-end avec les violences interreligieuses : des
affrontements entre chrétiens et musulmans à Bauchi ont fait onze morts et près de
quarante blessés. Six églises, deux mosquées et une dizaine de maisons ont par ailleurs
été brûlées. Un couvre feu a aussitôt été imposé et l’armée s’est déployée en masse
dans plusieurs quartiers de la ville. Ces nouvelles tensions interviennent quelques
mois après les affrontements qui avaient eu lieu à Jos, capitale de l'État voisin,
mais selon Marc Antoine Pérouse de Monclos, chercheur à l’Institut de recherche pour
le développement, si les motifs des violences sont semblables, la gestion de la crise
est très différente.
Le mobile
religieux n’a toutefois pas été déterminant dans ces événements. Le quotidien Guardian
relate deux événements déclencheurs de la crise : d’une part un désaccord entre deux
groupes musulmans qui aurait porté à la destruction d’une mosquée, et de l’autre,
une banale dispute sur un parking qui aurait causé l’incendie de la première église.
“La situation a dégénéré en donnant l’indication erronée d’un affrontement entre chrétiens
et musulmans; une telle erreur d’interprétation a ensuite engendré des attaques contre
d’autres lieux de culte”, écrit le journal nigérian.