Le cardinal Bertone en Espagne : la volonté de dialogue existe
Le cardinal Tarcisio Bertone effectue cette semaine une visite de deux jours en Espagne.
A l’invitation des évêques espagnols, le Secrétaire d’Etat du Saint siège doit donner
jeudi une conférence sur les droits de l’homme dans le magistère de Benoît XVI. Mais
son agenda prévoit une succession de rendez-vous, mercredi, avec les autorités civiles.
Le cardinal Bertone rencontrera notamment le premier ministre Zapatero et le roi Juan
Carlos. Des entretiens qui ne manqueront pas d’être scrutés à la loupe dans un contexte
de fortes tensions entre l’Eglise et le gouvernement espagnol. Romilda Ferrauto
Lire le
texte du commentaire A Madrid, le cardinal Secrétaire d’Etat compte expliquer
que les droits sont fondés sur la loi naturelle et qu’ils ne peuvent être confondus
avec les désirs. Le cardinal Bertone l’affirme dans un entretien au quotidien des
évêques italiens, l’Avvenire. Car les relations ne sont pas bonnes en Espagne entre
l’Eglise catholique et le gouvernement Zapatero. Au cœur de la controverse un certain
nombre de lois au premier rang desquelles, le mariage homosexuel et la facilitation
du divorce. Deux mesures qui, selon la Conférence épiscopale, font « trembler les
bases de la famille ». Les catholiques – a souligné le cardinal Bertone à la veille
de son départ - respectent habituellement les pouvoirs en place lorsqu’ils sont légitimes.
Et l’Eglise se montre généralement ouverte à la collaboration avec les autorités civiles,
dans le cadre d’une saine laïcité. Mais nous ne pouvons pas nous taire lorsque les
principes de la loi naturelle ou la liberté de l’Eglise sont menacés. Le secrétaire
d’Etat ajoute cependant que la volonté de dialogue existe et c’est un signe positif
– dit-il. Sur place, la presse voit dans cette visite un geste d’apaisement après
l’échange réciproque de critiques acerbes. Aujourd’hui, Madrid incarne l’exemple le
plus radical du laïcisme contemporain, souligne le quotidien pro-gouvernemental El
Pais. Les divergences idéologiques sont aigues. Mais les deux parties veulent améliorer
leurs relations, et cette visite devrait permettre au numéro deux du Saint Siège de
prendre le pouls de la société espagnole. D’autant que d’autres dossiers sensibles
sont en chantiers comme le financement de l’Eglise et l’euthanasie.
Le
programme Le 4 février, le cardinal Bertone rencontrera successivement le ministre
des affaires étrangères Miguel Angel Moratinos, la première vice-présidente du gouvernement María
Teresa de la Vega, et le chef du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero. Le secrétaire
d’Etat du Saint-Siège s’entretiendra également avec le roi Juan Carlos, avant de déjeuner
avec le couple royal et le prince Felipe. Il rencontrera ensuite le président du "Partido
popular" et leader de l’opposition Mariano Rajoy. Le 5 février, le cardinal Tarcisio
Bertone prononcera une conférence sur "les droits de l’homme dans le magistère de
Benoît XVI" au siège de la Conférence épiscopale espagnole avant de déjeuner avec
les évêques du pays à la nonciature, à Madrid.
Mercredi 4 février : Selon
l’agence ANSA, le Vice-Premier ministre María Teresa de la Vega a défendu une heure
durant face au Secrétaire d’État Tarcisio Bertone la réforme de la loi sur l’avortement
et l’enseignement de l’éducation à la citoyenneté promues par le gouvernement Zapatero.
La réunion a été cordiale et s’est tenue dans un climat « de respect, de coopération
et d’autonomie ». Madame De la Vega a également expliqué au cardinal la réforme de
la loi sur la liberté religieuse que prépare son gouvernement pour « l’adapter aux
diversités de la société espagnole » tout en lui assurant que les accords avec le
Saint-Siège resteront inchangés.