Evêque négationniste : Le Saint-siège répond aux nouvelles demandes de clarification
Le Père Federico Lombardi, directeur de la Salle de Presse du Saint Siège, a rendu
publique une déclaration mardi 3 février au soir suite à la demande de clarification
faite par le chancelier allemand, Angela Merkel. Cette dernière avait affirmé qu’il
fallait que de la part du pape et du Vatican il soit clairement établi qu’il ne peut
y avoir de négation de l’Holocauste
La réponse du Saint Siège
À propos
des nouvelles demandes de clarification au sujet des positions du Pape et de l’Église
catholique sur le thème de l’holocauste, le Directeur de la Salle de Presse rappelle
que la pensée du Pape a été exprimée avec beaucoup de clarté dans la Synagogue de
Cologne le 19 août 2005, dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau le 28
mai 2006, au cours de l’audience générale du 31 mai 2006, et encore récemment à la
fin de l’audience générale du 28 janvier dernier avec des mots qui ne prêtent pas
à équivoque, dont nous n’évoquerons que les suivantes : « Tandis que je renouvelle
avec affection l’expression de ma pleine et indiscutable solidarité avec nos Frères
destinataires de la Première Alliance, je souhaite que la mémoire de la Shoah induise
l’humanité à réfléchir sur la puissance imprévisible du mal quand il s’empare du cœur
de l’homme. Que la Shoah soit pour tous un avertissement contre l’oubli, contre la
négation ou le réductionnisme… » La condamnation des déclarations négationnistes
de l’holocauste ne pouvait être plus claire, et il ressort évidemment du contexte
qu’elle concernait également les positions de Mgr Williamson et toutes les positions
analogues. En outre, à cette même occasion, le Pape lui-même a clairement expliqué
l’objectif de la levée des excommunications, qui n’a rien à voir avec la légitimation
des positions négationnistes de l’holocauste qu’il a lui-même clairement condamnées.
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Critiques
virulentes, défections, incompréhension, la levée par Benoît XVI de l’excommunication
de quatre évêques lefebvristes, dont l’un, le Britannique Richard Williamson qui a
fait des déclarations négationnistes sur la Shoah, continue de susciter des remous.
Dimanche, deux hauts prélats ont explicitement accusé les personnes chargées du dossier
de porter la responsabilité de cette grave crise. Romilda Ferrauto
Un point de
vue partagé par le cardinal Walter Kasper. Le président de la Commission pour les
rapports religieux avec le judaïsme, est intervenu lundi soir au micro de la section
allemande de Radio Vatican. « Il y a certainement eu des erreurs de gestion de la
part de la curie, a-t-il dit, je veux le dire clairement ». Le cardinal Kasper
a laissé entendre qu’il y avait eu aussi un problème de communication. « Je dois
le dire ouvertement : au Vatican, les uns et les autres se sont trop peu concertés »
sans vérifier « si des problèmes pouvaient surgir. L’expliquer a posteriori est
naturellement beaucoup plus difficile que si cela avait été fait immédiatement »,
a-t-il regretté, et « personne ne peut évidemment se réjouir du fait qu’il y ait eu
des malentendus ». Le cardinal a ajouté qu’il suivait le débat avec une grande inquiétude.
Je souhaite qu’un bon débat soit ouvert. On ne peut pas dire que les évêques lefebvristes
soient en pleine communion avec l’Église. Ils étaient et restent suspendus. Nous espérons
ouvrir désormais un dialogue sérieux, dans lequel ils doivent tous accomplir un pas
en avant pour venir à notre rencontre » « La révocation de l’excommunication –
a-t-il expliqué – veut seulement dire qu’on a ôté un obstacle, pour ainsi dire, afin
de pouvoir de nouveau dialoguer » sur une série de questions comme « l’œcuménisme,
le dialogue interreligieux, l’Eucharistie et la liberté religieuse », et le dialogue
risque d’être « lourd ». « Le Pape a voulu ouvrir le débat car il veut l’unité à l’intérieur
comme à l’extérieur. Mais ces évêques sont toujours suspendus ».