Déclarations négationnistes de Mgr Williamson: vives réactions dans l'Eglise catholique
La levée l’excommunication de quatre évêques ordonnés illicitement par Mgr Marcel
Lefebvre, ne décision a jeté une ombre sur les rapports entre l’Eglise catholique
et le monde juif. En cause les propos négationnistes tenus. lors d’une interview à
la télévision suédoise, par l’un de ces évêques, Mgr Richard Williamson niant l’existence
des chambres à gaz. Au sein de l’Eglise catholique, plusieurs voix se sont élevées
pour réaffirmer la condamnation du drame de la Shoah, et la volonté de préserver le
dialogue entre les deux religions. « Inacceptable », c’est le terme employé par
des prélats catholiques pour qualifier les propos de Mgr Williamson. « Inacceptables
et stupides » - a affirmé le cardinal Walter Kasper, qui a la charge, au sein de la
Curie romaine, des rapports avec le judaïsme. Le cardinal Kasper s’est nettement démarqué
d’une position qui n’a rien à voir avec celle de l’Eglise catholique. Benoît XVI s’est,
du reste, clairement exprimé sur la tragédie de la Shoah, à plusieurs reprises. « Dans
les camps d’extermination – déclarait-il dès le début de son pontificat - le peuple
juif a été victime d’une infâme opération de mort, une honte indélébile dans l’histoire
de l’humanité ». Quelques mois plus tard, après sa visite à Auschwitz, le Pape affirmait
explicitement et publiquement que plus de 6 millions de juifs avait été exterminés
par la barbarie nazie. Le cardinal Kasper comprend la réaction du monde juif mais
il se dit convaincu que le dialogue se poursuivra. Quant à l’éventualité d’un voyage
du Pape en Terre Sainte, rien n’a été décidé. Mais cette polémique n’aura aucune incidence
sur sa réalisation qui dépend de facteurs politiques. Or les événements de Gaza ont
compliqué les choses. Autre réaction, l’archevêque de Bordeaux souligne que les propos
inacceptables de Mgr Williamson prouvent bien que le dialogue avec les lefebvristes
sera ardu. Aux questions qui restent à résoudre sur le plan doctrinal pourraient
s’ajouter, selon lui, des difficultés de type culturel et politique. Le cardinal Ricard,
qui fait partie de la Commission Ecclésia Dei explique que la levée des excommunications
n’est pas un aboutissement mais le début d’un processus. « Le Pape veut tout faire
pour retisser les fils déchirés de l’unité ecclésiale. Mais la question du texte
même du Concile Vatican II comme document magistériel de première importance devra
être posée ». Ecoutez