Benoît XVI a reçu ce samedi matin les évêques chaldéens en visite ad limina. Le Pape
les a assurés de sa prière ardente et de sa proximité spirituelle, en ces moments
difficiles que connaît encore leur région et particulièrement l’Irak. Le Pape a rappelé
avec émotion le souvenir des victimes de la violence en Irak au cours de ces dernières
années : Mgr Paul Faraj Rahho, Archevêque de Mossoul, le Père Ragheed Aziz Ganni,
et à tant d’autres prêtres et fidèles de cette Église patriarcale. « Leur sacrifice
– a-t-il dit - est le signe de leur amour de l’Église et de leur pays ». L’Église
chaldéenne, dont les origines remontent aux premiers siècles de l’ère chrétienne,
a une longue et vénérable tradition qui exprime son enracinement dans les régions
d’Orient, où elle est présente depuis ses origines, ainsi que son apport irremplaçable
à l’Église universelle, notamment par ses théologiens et ses maîtres spirituels. Aujourd’hui
l’Église chaldéenne, qui a une place importante parmi les différentes composantes
de vos pays doit poursuivre cette mission au service de leur développement humain
et spirituel. Pour cela, il est nécessaire de promouvoir un haut niveau culturel des
fidèles, particulièrement des jeunes. En entretenant des relations cordiales avec
les membres des autres communautés, l’Église chaldéenne est appelée à jouer un rôle
essentiel de modération en vue de la construction d’une société nouvelle où chacun
pourra vivre dans la concorde et dans le respect mutuel. Depuis toujours – a reconnu
le Pape - la cohabitation entre la communauté musulmane et la communauté chrétienne
a connu des aléas. Les chrétiens, qui habitent l’Irak depuis toujours, en sont pleinement
citoyens avec les droits et les devoirs de tous, sans distinction de religion. Mais
la communion doit d’abord se vivre dans l’Église, pour que son témoignage soit crédible,
a martelé Benoît XVI en souhaitant une plus grande unité et confiance réciproque parmi
les évêques. Dans cette Église patriarcale, l’Assemblée synodale est une richesse
indéniable qui doit être un instrument privilégié pour contribuer à rendre plus solides
et plus efficaces les liens de communion et vivre la charité interépiscopale. Elle
est le lieu où se réalise effectivement la coresponsabilité grâce à une authentique
collaboration entre ses membres et à des rencontres régulières bien préparées qui
permettent d’élaborer des orientations pastorales communes. Parmi les urgences
auxquelles les évêques doivent faire face, le Pape a cité la situation des fidèles
affrontés à la violence quotidienne, particulièrement en Irak. Il a salué leur courage
et leur persévérance face aux épreuves et aux menaces dont ils sont l’objet. Benoît
XVI a encouragé les évêques à les soutenir pour surmonter les difficultés actuelles
et affirmer leur présence, en faisant appel notamment aux Autorités responsables pour
la reconnaissance de leurs droits humains et civils, les incitant aussi à aimer la
terre de leurs ancêtres à laquelle ils demeurent profondément attachés. Par
ailleurs, pour le Pape il serait bon que les fidèles chaldéens qui vivent en dehors
des frontières nationales, maintiennent et intensifient leurs liens avec leur Patriarcat,
afin qu’ils ne soient pas coupés de leur centre d’unité. Il est indispensable que
les fidèles gardent leur identité culturelle et religieuse et que les plus jeunes
découvrent et apprécient la richesse du patrimoine de leur Église patriarcale. Enfin
Benoît XVI a salué le développement en Irak, malgré les événements, de petites oeuvres
d’une extraordinaire charité, qui font honneur à Dieu, à l’Église et au peuple irakien.
Au cours de cette audience, les évêques chaldéens ont offert au Pape la chape
utilisée par Mgr Faraj Rahho dans les célébrations quotidiennes de la messe et l’étole
utilisée par le Père Ragheed Aziz Ganni. Ecoutez le compte rendu de Romilda Ferrauto