1er janvier 2009: le Pape indique le chemin évangélique qui mène à la paix
1er janvier 2009, Solennité de Marie, Mère de Dieu, 42° journée mondiale
de la paix. Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées autour du Pape
à Rome. Benoît XVI, a célébré la messe dans la basilique Saint Pierre, avant de réciter
l’angélus à midi depuis la fenêtre de son bureau. Le Pape a lancé un appel pour que
la violence et la haine ne prennent pas le dessus dans le monde en 2009. Il a invoqué
le don de la paix pour la Terre Sainte et pour l’humanité tout entière. La violence,
la haine et le découragement sont aussi des formes de pauvreté à combattre, et peut-être
même les plus terribles - a souligné Benoît XVI, à l’homélie de la première messe
de l’année. Le corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège était largement représenté
dans la basilique Saint Pierre. Le Pape a confié à Marie, mère du fils de Dieu, ce
désir profond de vivre en paix qui émane du coeur de la grande majorité des populations
israélienne et palestinienne, encore une fois mises en danger par les violences massives
qui ont éclaté dans la bande de Gaza en réponse à d'autres violences. Mais pour pouvoir
marcher sur le chemin de la paix, les hommes et les peuples ont besoin d’être éclairés
par le Visage de Dieu et d’être bénis par son nom. Or, cela s’est réalisé de manière
définitive par l’Incarnation qui offre aux croyants et aux hommes de bonne volonté
la possibilité de construire la civilisation de l’amour et de la paix. Le Verbe incarné
est la seule image parfaite et consubstantielle du Dieu invisible. C’est pourquoi,
l’histoire terrestre de Jésus marque le commencement d’un monde nouveau, parce qu’elle
a réellement inauguré une nouvelle humanité, capable, toujours et seulement par la
grâce du Christ, d’œuvrer une révolution pacifique. Une révolution non pas idéologique
mais spirituelle, non pas utopiste mais réelle, et qui nécessite d’une patience infinie,
parfois de temps très longs, en évitant tout raccourci, en parcourant le chemin le
plus difficile: celui de la maturation dans les consciences du sens des responsabilités.
Dans son homélie, Benoît XVI est longuement revenu sur le thème choisi pour cette
42° journée mondiale de la paix : « combattre la pauvreté pour construire la paix ».
Il faut – a-t-il réaffirmé – lutter contre la pauvreté qui empêche aux êtres humains
et aux familles de vivre conformément à leur dignité, une pauvreté qui offense la
justice et l’égalité et qui, en tant que telle, menace la cohabitation pacifique.
Le Pape a notamment cité les pandémies, la pauvreté des enfants, la crise alimentaire
et l’inacceptable course aux armements. Pour Benoît XVI, la crise économique globale
actuelle pourrait avoir une valeur de test. « Sommes-nous prêts – s’est-il interrogé
– à la décrypter dans sa complexité, comme un défi pour l’avenir et non seulement
comme une urgence à laquelle apporter des réponses à court terme? Sommes nous prêts
a revoir ensemble, en profondeur, le modèle de développement dominant pour le corriger
de façon concertée et clairvoyante? Cela est nécessaire non pas tant en raison des
problèmes financiers immédiats, mais plus encore en raison de la santé écologique
de la planète et surtout de la crise culturelle et morale dont les symptômes sont
depuis longtemps évidents partout dans le monde. Pour combattre la pauvreté injuste
qui opprime tant d’hommes et de femmes et qui menace la paix pour tous, il faut –
a insisté le Pape - redécouvrir les valeurs évangéliques et en même temps universelles
que sont la sobriété et la solidarité. Il faut réduire le fossé entre ceux qui gaspillent
le superflu et ceux qui n’ont même pas le strict nécessaire. Quand Saint Paul affirme
que Jésus nous a enrichis par sa pauvreté, il nous donne une indication théologique
mais aussi sociologique. La pauvreté n’est pas une valeur en soi mais elle est la
condition nécessaire pour réaliser la solidarité. A l’Angélus, le Pape est revenu
sur ces thèmes, en évoquant en particulier la crise financière mondiale. En ce début
d'année, a-t-il dit, mon premier objectif est d'inviter les gouvernants et les simples
citoyens à ne pas se décourager face aux difficultés et aux échecs, mais à renouveler
leur engagement. Citant l’évangile selon Saint Marc, Benoît XVI a prévenu qu’il ne
suffirait pas de rapiécer un vieux vêtement. Une telle crise doit être décryptée en
profondeur, comme un symptôme grave qui réclame d'intervenir sur ses causes. Mettre
les pauvres au premier plan signifie passer résolument à la solidarité globale, en
harmonisant les capacités des marchés à celle de la société civile. L’Eglise catholique
- a-t-il ajouté, à l’intention des responsables des nations et des organismes internationaux
- veut contribuer à la promotion d’un ordre mondial digne de l’homme. Avec la grâce
du Seigneur nous pouvons espérer que l’avenir soit meilleur que le passé. Benoît
XVI a salué en plusieurs langues les fidèles massés sur la place Saint-Pierre. Ecoutez
le Pape s’adresser aux francophones