La position du Saint-Siège sur le projet français de dépénalisation universelle de
l'homosexualité
C’est une interview accordée par l’observateur permanent du Saint-Siege auprès des
Nations Unies à l’agence de presse I Media qui a déclenché la polémique. Interrogé
entre autres sur le projet français de dépénalisation universelle de l’homosexualité,
Monseigneur Migliore a rappelé l’opposition du Saint-Siège , mais il a également répondu
qu’il fallait "éviter toute forme injuste de discrimination contre les homosexuels"
tout en mettant en garde contre le risque d’autres discriminations que porte en lui
le projet français. Des "états ne reconnaissant pas l’union entre des personnes du
même sexe comme 'mariage' seront mis au pilori et feront l'objet de pressions". Devant
l’ampleur des réactions tant en Italie qu’en France, qui stigmatisent le Vatican,
le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège a tenu à exposer clairement la
position de l’Eglise. Il a rappelé qu’elle était évidemment opposée à "toutes les
législations pénales violentes ou discriminatoires à l’égard des homosexuels". La
France à son tour, par la voix du porte-parole du ministère des affaires étrangères,
a souhaité préciser son projet. Il n’a pas pour but la création d’une norme juridique
nouvelle mais veut créer une dynamique, alors que quatre-vingt dix pays ont une législation
réprimant l’homosexualité et que dans dix d’entre eux, elle est passible de la peine
de mort. Il y a donc une volonté commune de lutter contre la violence faite aux homosexuels.
Mais avec une mise en garde du Vatican : en donnant une valeur politique à ce texte,
il pourrait être source d’autres discriminations. Cent cinquante pays ont d’ailleurs
déjà déclaré partager cette crainte. Nous avons recueilli l’avis d’un philosophe
chrétien, Guy Coq, au sujet du projet français de dépénalisation universelle de l'homosexualité,
source de la polémique.