Négociations en sous main, désaccords et suspens autour de la place de Franco Frattini
à Bruxelles. Le commissaire italien en charge du portefeuille Justice Liberté et Sécurité,
également vice-président de l’exécutif européen, a pris un congé sans solde de son
poste à la Commission Européenne pour participer aux élections nationales en Italie.
Il n'est pas le premier, avant lui le belge Louis Michel et le chypriote Markos Kyprianou
avaient eux-aussi usé de ce droit. Mais le parti de Franco Frattini, le PDL, a remporté
les élections législatives anticipées et déjà le futur président du Conseil Silvio
Berlusconi lui réserve le poste de Ministre des Affaires Etrangères.
Mais
alors qui va remplacer Franco Frattini à Bruxelles ? La bataille a bel et bien commencé
à Rome et dans la capitale européenne sur fond de manipulations politiques. Romano
Prodi revendique son droit à nommer le nouveau commissaire européen, mais Silvio Berlusconi
ne lâche pas le morceau et use de tous les ressorts possibles pour s'en arroger le
droit.
Entre temps, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso
annonçait mardi que le futur commissaire italien reprendrait non pas le portefeuille
Justice Liberté et Sécurité, mais celui des Transports détenu jusque là par le commissaire
français Jacques Barrot. Un jeu de chaises musicales, qui arrange bien la France à
quelques mois de sa prise de présidence de l'Union Européenne et l'Italie, aux prises
avec le dossier Alitalia.
Ecoutez l’analyse sur le sujet de Fabio Liberti,
chercheur à l’IRIS, spécialiste des questions européennes