Le commentaire de l'Evangile :"Le Christ, amour et joie du Père"
Le Père Danto Ludovic commente l'Evangile du Baptême du Seigneur, selon st Mt (3,13-17)
"Le Christ, amour et joie du Père".
Le
texte du commentaire: En cet ultime dimanche du temps de Noël, il nous est donné
de méditer sur le baptême du Seigneur qui nous montre le Fils de Dieu entrer dans
les eaux du Jourdain. A cette occasion, nous entendons le Seigneur nous dire : « Celui-ci
est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour ». Oui le Christ est bien
celui qui est rempli de la présence même de Dieu, de l’amour même du Père pour son
Fils. L’évangéliste saint Matthieu nous dit : « Il vient à Jean pour se faire
baptiser par lui ». Avec Jésus, nous le savons, se clôt l’Ancien Testament. Il
lui faut donc accomplir la prédication du Baptiste, le plus grand des prophètes car
c’est ainsi il accomplit les Ecritures. C’est comme cela qu’il faut sans doute comprendre
la réponse qu’il fait à Jean qui ne veut pas le baptiser : « Pour le moment, laisse-moi
faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir ce qui est juste ». Mais
avec Jésus commence aussi le Nouveau Testament. Au-delà de cette plongée dans les
eaux proposée par Jean aux pécheurs – alors que Jésus est exempt de tout péché : la
foi nous l’enseigne tout comme la remarque de Jean le suppose : « C’est moi qui est
besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi » –, au-delà de
cette plongée disions-nous qui nous renvoie à l’accomplissement des Ecritures, c’est
une nouvelle ère qui s’ouvre, ce sont des eaux nouvelles qui apparaissent pour sanctifier
la création. En effet alors que Jésus sort de l’eau, nous assistons à cette scène
intense : « il vit l’esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui ».
L’esprit de Dieu comme au temps de la création est présent : il planait sur les eaux
à l’origine du monde ancien ; il plane sur les eaux à l’origine du monde nouveau.
La Tradition de l’Eglise a toujours vu dans cette venue de l’Esprit sur le Christ
sortant du Jourdain, la préparation des eaux baptismales appelées à régénérer le monde.
Le Christ est descendu dans l’eau afin de la sanctifier pour qu’à notre tour nous
soyons sanctifiés par les eaux au jour de notre baptême. Le Christ marqué par l’Esprit
Saint, rempli de l’amour du Père est celui qui nous ouvre ainsi les portes du salut.
Il nous fait entrer du même coup dans la relation qu’il entretient avec Dieu son Père.
Car si le Christ se place dans la continuité des prophètes – et nous l’avons entendu
avec Isaïe : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j’ai mis toute
ma joie » – il nous révèle plus encore : il n’est pas que serviteur, il est Fils.
Il est le Fils rempli de l’amour de Dieu, le même qui fait la joie de son Père. Le
baptême du Seigneur nous révèle ainsi deux éléments fondamentaux de notre foi : l’apparition
d’une création nouvelle par les eaux du baptême et la filiation divine indissociable
de toute relation véritable avec Dieu. Sans le Christ rien est possible. Avec lui
tout peut commencer. Il est le point où tout converge, il est le point ou tout commence.
En ce sens il est bien le centre de l’histoire et du cosmos. Il est aussi le lieu
de l’amour et de la joie du Père. Nos contemporains sont assoiffés d’amour mais il
doute de sa réalité. A leur demande : « où pouvons-nous trouver l’amour ? », nous
pouvons répondre d’un seul cœur : « dans le Christ ». Nos contemporains sont aussi
à la recherche de la joie, mais ils désespèrent de la rencontrer. A leur demande :
« où pouvons-nous trouver la joie ? », nous pouvons répondre unanimement: «dans le
Christ». Viendra alors cette question : « où pouvons-nous trouver ce Christ qui nous
apporte l’amour et la joie ? ». Nous pourrons dès lors répondre : « dans les eaux
du baptême car vivre dans la joie et l’amour, c’est apprendre à être fils et filles
de Dieu». Chers amis, à ceux qui se lamenteraient en ce dimanche de vivre dans
un monde sans amour et sans joie, nous devons répondre que s’ils ouvrent les yeux,
ils découvriront ce monde qu’ils cherchent : c’est le Christ, c’est lui notre terre
promise.