Papst Benedikt XVI. hat an die Schlacht in Verdun vor 90 Jahren erinnert. In einer
heute veröffentlichten Botschaft an den Bischof von Verdun, Francois Maupu heißt es,
die Schlacht sei ein dunkler Moment in der Geschichte des Kontinents. Dieses „unnötige
Massaker“ müsse in der Erinnerung der Völker lebendig bleiben, damit solches nie wieder
geschehe. Der Papst lädt in seinem Schreiben Deutsche, Franzosen und alle Europäer
ein, ihre gegenseitigen Beziehung auf Brüderlichkeit zu gründen. Die Jugendlichen
sollten aus Verdun eine Lehre ziehen und sich auf die Wurzeln und die christlichen
Werten stützen, die zu einem Volk der Nationen und Völker beigetragen hätten. In der
Botschaft verwies der Papst auf seinen Vorgänger Benedikt XV. (1914-1922), der sich
am 1.8.1917 mit einem Friedensplan an die kriegsführenden Parteien wandte und eindringlich
ein Ende des «unsinnigen Massakers» forderte. Frieden komme nur durch Versöhnung und
gegenseitiges Vergeben zustande betonte Benedikt XVI. Nur so öffne sich ein Weg in
eine hoffnungsvolle Zukunft. Die Schlacht fand vom 21. Februar bis 19. Dezember 1916
statt; über 200.000 Soldaten kamen bei ihr ums Leben. (rv 111106 mc)
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Sie hier den Wortlaut der Botschaft im französischen Original
À S. Exc.
Mgr François MAUPU Évêque de Verdun
À l’occasion du quatre-vingt-dixième
anniversaire de la bataille de Verdun que vous célébrez en ce 11 novembre avec S.E.
Mgr Leo SCHWARZ, Évêque auxiliaire émérite de Trèves, qui préside la Messe, je m’associe
volontiers par la prière à toutes les personnes rassemblées, implorant de Dieu le
don de la paix et le courage pour une concorde et une fraternité toujours plus intenses
entre la France et l’Allemagne. L’Eucharistie, par laquelle nous célébrons la victoire
du Christ sur la mort, nous montre que Dieu est plus fort que toutes les puissances
obscures de l’histoire, que l’amour est plus fort que la haine et que, comme le dit
saint Paul, le Christ, par sa Croix, a abattu les murs de la haine pour réconcilier
les hommes entre eux (cf. Ep 2, 14-17). Il nous faut rendre grâce pour
le chemin parcouru depuis les grands conflits mondiaux qui ont ensanglanté l’Europe,
faisant de nombreuses victimes. Il nous appartient aujourd’hui de faire en sorte que
le sacrifice des hommes tombés sur les champs de bataille par amour pour leur patrie
ne soit pas vain. Les restes de tous les morts, sans distinction de nationalité, reposent
désormais dans l’ossuaire de Douaumont, grâce à votre prédécesseur Mgr Ginisty, qui
en avait pris l’initiative, faisant inscrire sur le fronton du bâtiment le mot qui
résume tout, Pax. Dans une note du 1er août 1917, envoyée aux
chefs des peuples belligérants, mon prédécesseur le Pape Benoît XV proposait une paix
durable et, en même temps, lançait un appel pressant à cesser ce qu’il appelait un
«inutile massacre». Verdun, moment sombre de l’histoire du Continent, doit rester
dans la mémoire des peuples comme un événement à ne jamais oublier ni à ne jamais
revivre, invitant Français et Allemands, et plus largement tous les Européens, à se
tourner vers l’avenir et à fonder leurs relations sur la fraternité, la solidarité
et l’amitié entre les peuples. Puissent nos contemporains, en particulier les jeunes
générations, tirer tous les enseignements de l’histoire et, en s’appuyant sur les
racines et les valeurs chrétiennes qui ont largement contribué à façonner l’Europe
des nations et l’Europe des peuples, s’attacher à créer des liens de fraternité et
de charité entre eux, pour le bien de tous et le développement des pays, prenant soin
des plus pauvres et des plus petits. Verdun est aussi un des symboles de la réconciliation
entre deux grandes nations européennes jadis ennemies, appelant tous les pays en guerre
à une telle démarche qui fait la joie des personnes, car seule la réconciliation permet
de construire l’avenir et de consentir à l’espérance. Seuls la réconciliation et le
pardon réciproque peuvent ouvrir à une paix véritable. Provenant d’un esprit chrétien,
ils appartiennent aussi aux critères de l’action politique. Telle est aujourd’hui
la responsabilité des Dirigeants, des peuples d’Europe et de toutes les nations. En
vous confiant à l’intercession de Notre-Dame, honorée dans toutes les nations européennes
sous de multiples vocables, et de saint Martin, je vous accorde, ainsi qu’à Mgr Schwarz,
aux prêtres, aux diacres, aux religieux, aux religieuses, aux fidèles présents et
à tous vos diocésains, la Bénédiction apostolique.