Les journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot otages en Irak
Les deux journalistes français, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, dont on était
sans nouvelles depuis le 20 août en Irak, ont été pris en otage par un groupe islamiste
qui réclame l'annulation dans les 48 heures par Paris de la loi sur le voile islamique. La
chaîne Al-Jazira a diffusé deux brèves séquences vidéo montrant les deux journalistes,
qui annoncent être les otages du groupe « l'Armée islamique en Irak ». Le même
que celui qui a revendiqué l'assassinat du journaliste italien Enzo Baldoni, jeudi
soir. Dans la courte vidéo, les deux hommes sont apparus les traits tirés mais
en bonne santé, avec une barbe de quelques jours, avec le même arrière-plan que celui
de la vidéo annonçant la capture et l'exécution du journaliste italien. Christian
Chesnot, pigiste des radios publiques Radio France et Radio France Internationale,
et Georges Malbrunot, envoyé spécial des journaux français Le Figaro et Ouest-France,
ont disparu alors qu'ils devaient quitter ensemble Bagdad pour se rendre dans la ville
de Najaf, au plus fort des combats entre l'armée américaine et les miliciens du chef
radical chiite Moqtada Sadr. A Paris, le ministère des Affaires étrangères a indiqué
que les autorités françaises restaient "mobilisées" et appelaient "à la libération
des deux journalistes français", soulignant qu'il ne fera "pas d'autre commentaire
à ce stade.
A Doha, le Comité des oulémas musulmans, principale organisation
religieuse sunnite, a lancé sur Al-Jazira un appel à leur libération, appelant en
même temps Paris à "revenir sur sa décision" d'interdire aux élèves des écoles publiques
le port de tenues ou signes religieux ostensibles, et notamment du voile.
Le
groupe exige que la France annule, dans un délai de 48 heures, la loi interdisant
le voile islamique à l'école publique, en soulignant que cette loi est une injustice
et une agression contre la religion musulmane et les libertés individuelles. Cette
loi avait suscité de vives protestations des pays arabes, de religieux musulmans,
et d'une partie de la communauté musulmane en France, qui y ont vu une attaque contre
l'islam. Ce texte doit s'appliquer à partir de la rentrée scolaire française, jeudi.
Le
recteur de la Mosquée de Paris, le Dr Dalil Boubakeur, au nom de la communauté musulmane
de France, a vivement condamné cette prise d’otages, et appelle a ne pas faire d’amalgame
entre les ravisseurs et l’Islam de France « respectueux de la législation ».
La
France ne participe pas militairement à la guerre en Irak.