Le retour de l’Onu en Irak n’est pas pour demain. Trop d’insécurité, estime Kofi Annan,
après les deux attentats suicides qui ont frappé le cœur de Bagdad. Trente-cinq Irakiens
ont été tuées hier matin par un kamikaze qui a foncé avec une voiture bourrée d’explosifs
dans la foule massée devant un centre de recrutement de l’armée. Une seconde explosion
a tué six gardes civils dans l’après midi. "La stratégie de la terreur cherche à désagréger
de manière systématique ce que la politique et la diplomatie construisent", commente
l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. Pour Richard Werly sur place, la psychose
l’emporte à Bagdad sur la raison
Selon un sondage
commandé par la coalition, neuf Irakiens sur dix considèrent les soldats étrangers
comme des occupants. Kofi Annan s’est fermement opposé hier à l’exemption de poursuites
devant la justice internationale des ressortissants américains. Le secrétaire général
de l’Onu a invoqué les sévices infligés aux prisonniers irakiens. La résolution qui
épargne les Américains arrive à expiration fin juin.