Paris et Berlin échappent aux sanctions de Maastricht
En suspendant hier la procédure visant à sanctionner Paris et Berlin pour leur dérapage
budgétaire, les ministres européens des finances ont provoqué une crise sans précédent
dans l‘Union monétaire. La commission de Bruxelles dit regretter ce vote. La Banque
Centrale met en garde contre une décision qui comporte de graves dangers pour l’euro.
Les bons élèves européens dénoncent quant à eux le traitement de faveur accordé à
la France et à l'Allemagne. Le premier ministre espagnol Jose maria Aznar évoque un
mauvais jour pour l'Europe. Ironie de cette décision, c'est l'Allemagne qui avait
insisté, lors de la rédaction du Pacte, pour que ce dernier soit juridiquement contraignant.
Et c'est donc cette même Allemagne, avec la France, qui impose désormais une nouvelle
lecture politique des règles communes de la zone euro, comme le souligne Philippe
Moreau-Defarge, spécialiste des affaires européennes à l’Institut Français de recherche
internationale.